Montaigne und Diderot

Warum tatschen alle so verrückt nach Montaignes Fuß, während ….

… sich auf Monsieur Diderot seinen anscheinend höchstens mal ‘ne Taube setzt?

Gute Gelegenheit, mal ein wenig die Schriften der beiden Herren zu studieren…
… was ich, nach meinem ausgiebig fußläufigen Tag, nun heut’ Abend mit großem Vergnügen tun werde. Um der Sache etwas Pfiff zu geben, werd’ ich dabei die neuen frivolen Strümpfe tragen, die sich mir heute im Le Bon Marché irgendwie aufgedrängt haben ; )

13 Gedanken zu „Montaigne und Diderot

  1. Aus einer leidlich geführten Selbstbeobachtung heraus vermute ich, es ist die Sehnsucht nach Vergegenständlichung des Unsichtbaren – weswegen ich seit Jahrzehnten hinter den Kulissen der Museen herumhänge (und mich auf Patinaveränderungen bei Großbronzen spezialisiert habe).

    • Dann hätten Sie ziemlich viel zu tun hier in Paris : )
      Mich machen die goldenen Stellen an den Bronzen ja immer ganz weich – eben weil sie Zeichen dieser Sehnsucht sind, von der Sie sprechen. Es gibt eh zu wenige Möglichkeiten, ihr Ausdruck zu verleihen. Es verbindet irgendwie: dort hinzufassen, wo schon Tausende andere hingefasst haben. Etwas zu hinterlassen.
      (Ich muss gerade an die Brücke denken, an deren Geländer all diese Schlösser der Liebenden hängen, Moment, ich schau’ schnell, ob ich sie finde…)

    • Es gibt sie ja auch, die sichtbare Wechselwirkung, denn in der Tat wird der berührte Schuh mehr von der Ewigkeit erleben als der Rest, und so manches kleine und große Kind im Vergessen seiner Berührung etwas Bauchschmerzen bekommen, wenn es danach den Finger in den Mund steckt.

      (Meine, in ein Schloss eingravierte und ans Geländer auf dem 7. Heiligen Berg bei Xian gehängte, Liebe hat nicht gehalten, wogegen es mein mit Wasser auf einen Steinboden gepinselter, und in die Luft gedunsteter Wunsch tat.)

      Empfehlen Sie mich weiter! 😉

  2. miss montaignes golden getatschter fuß treuliche mitleser und -schauer hätten sich freilich gewünscht, mal nach miss t’s gestraucheltem fuß zu tatschen, ihm einen heile-heile-segen-kuss aufzusetzen. nun wohl, wir nehmen mit den älteren der franzosen vorlieb und reiben uns und unserlei daran 😉

  3. Une statue pour Brassens Es sind in Paris Statuen, die noch nicht errichtet worden sind! Hier ein Artikel aus meinem Blog (und dazu noch ein Auszug aus einem Gedicht von André Breton!)

    Tu détestais les monuments aux morts. Et puis tu vois ils veulent (nous voulons) ériger une statue à ton image. Une souscription est en route. Je t’entends grommeler :

    – Si l’Éternel existe il va être jaloux avec sa croix partout et j’aime pas faire de la peine.
    – Il eût été élégant de donner cet argent aux pauvres bougres.
    – Tant de labeur pour la figuration cliché d’un type bourru qui se pose un peu là avec pipe et guitare, c’est trop !
    – Vos dons, gardez-les pour chanter mes chansons.
    – L’espèce sonnante et trébuchante de mes œuvrettes ne vous comble-t-elle donc pas ?
    – D’accord à condition que ma statue soit fondue à partir d’un canon. Ça en fera un de moins.
    – Lorsqu’on m’aura oublié, on me confondra avec les maréchaux qui pratiquèrent « des coupes sombres dans la multitude fantôme / Sous l’anesthésique à toute épreuve des drapeaux ». La honte !
    – Je ne vois pas en quoi cette initiative, toute louable qu’elle soit, est susceptible d’apporter quelque lustre à mes chansonnettes.

    Je sais, j’entends bien toutes les objections, mais vois-tu, il y a une chose que tu ignores: tu nous manques. Depuis 1981 une ombre s’est couchée sur ma mémoire, j’ai su ce jour-là que rien n’est éternel [et] j’peux pas trouver ça tout naturel, alors voilà, ta statue je suis pour, j’ai envie de te voir. Tu ne seras plus seulement au ramassis de Sète boulevard des allongés, tu seras debout sur le goudron de Paris face aux avenues que tu arpentas de ton 6/8 accéléré. Après tout, tu as chanté une supplique où tu te voyais sous la plage, eh bien ce sera un peu l’équivalent ; oh ce ne sera pas aussi délicat que dans ton rêve chanté, la statue sera bien réelle, mais enfin tout le monde n’a pas ton talent, il faut nous excuser, notre imagination a besoin de ta présence figurée. Tu nous manques, te dis-je.

    Il n’y a pas que des inconvénients à se voir statufié, Pygmalion m’en est témoin et des Aphrodites de province égarées à Paris viendront peut-être les soirs d’hiver te redonner vie, ne serait-ce qu’un moment, cher fantôme vibrant dans nos mémoires. Nous avons aux lèvres paroles musique et sourire suggéré, mais te voir enfin, savoir que tu es là nous sera consolation. Car ce n’est pas pour toi que tu te dresseras, mais pour nous, les survivants, les oubliés de toi, les abandonnés au vent glacial des avenues qui se croisent dans l’ordre des feux tricolores. Tu vas revivre, ami, si, si, tu vas vibrer au rythme des rues qui te font cortège et lorsque j’irai à Paris, si j’ai rendez-vous avec vous, j’aurai aussi rendez-vous avec toi, et de plus je saurai enfin du tac au tac indiquer un lieu: au pied de ta statue ! Or avoir un lieu c’est déjà vivre mieux.

    Reconnais que c’est un peu de ta faute. Tu t’es toujours présenté à nous comme un homme presque immobile : oh, je ne te reproche rien, non, c’était digne et puissant comme un roc, mais lorsque tu chantais sur scène tout ton corps désignait déjà une statue, tant tu faisais peu cas de ces effets de manches grossiers et spectaculaires qui hélas ravissent les foules. Oh, ceux qui se disent tes confrères (quelle audace!) et qui en font des tonnes pour un milligramme d’émotion ! Tu bougeais à peine souviens-toi, c’est pour cela aussi qu’on te veut statufié : le souvenir l’exige.

    Et puis s’il te restait quelque scrupule, songe aux anciennes statues du désert dont on dit qu’elles se mettent à chanter aux premiers rayons du soleil. Tu seras en pleine capitale notre Memnon debout. Ce ne sera pas magie, simplement, du bout des lèvres nous glisserons tes chansons à travers ton corps de bronze et tu t’animeras, je te le promets, tu vivras.

    Exposé ainsi, il te faudra faire des concessions que tu n’aurais jamais admises de ton vivant. Je suis sûr que tes pieds demeureront dorés d’usure au passage mille fois répété des mains qui viendront te toucher, piété laïque que tu voudras bien excuser : ils en ont besoin, tu sais ; leur vie passera ainsi en toi ; tu auras droit à l’ombre des pigeons qui savent le rêve, ils te caresseront parfois, buée du souvenir. Ah, une dernière chose : on te déposera des fleurs sans doute, ne t’en offusque pas, les vivants sont comme ça, ils sont naïfs, ils aiment donner du fugitif ainsi que le décrit très finement un autre poète dans la même situation :

    « … j’ai aperçu un très frais bouquet de violettes à tes pieds
    Il est rare qu’on fleurisse les statues à Paris…
    Et la main qui s’est perdue vers toi d’un long sillage égare aussi ma mémoire
    Ce dut être une fine main gantée de femme
    On aimait s’en abriter pour regarder au loin
    Sans trop y prendre garde aux jours qui suivirent
    j’observai que le bouquet était renouvelé
    la rosée et lui ne faisaient qu’un… »

    (Les citations entre guillemets sont extraites de l’ « Ode à Charles Fourier » d’A.Breton.)

    • Merci, Monsieur Prunier!
      Und wenn Sie hier auch noch Ihren Namen zu Ihrem Blog verlinken, werden sich alle französischkundigen Leser:innen freuen : )

      Seufz. Ich vermisse Frankreich jetzt schon und bin kaum einen Tag zurück..!

      Herzliche Grüße!

      Amicalement,
      Phyllis

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